Quiproquo J'attente aux mots Je détourne leurs malfaçons Qui, que, quoi? Dont, où, lequel? N'en sortiront pas Indemnes
Aie! L'amoureuse canaille S'est entichée de toi Aie! L'amoureuse canaille Sonne comme des représailles Toi le brigand Sacripant A ton tour d'être dépouillé, Dépourvu, et volé A ton tour d'offrir sur un étal Ton coeur et ton âme
Métamorphose La confiance n'est plus un vain mot Tu prends la pose Sans te sentir de trop J'ai devant moi Ton avatar Plutôt que jamais Mieux vaut tard...
Partie de poker L'enjeu est de mise Défier l'adversaire Prévoir les traîtrises Bluffer Si nécessaire Relancer Les enchères Dans cette arène gisent des coups Sont permis les leurres Et chacun de nous Y risque son coeur
Des rythmes inassouvis S'épanchent sans un bruit A travers nos imaginations Sans apparente raison Ils bravent Nos verrous cadenassés Libérés des entraves De notre société
Je ne te vois pas, Je t'aperçois Dans tes différences Chaque nuance Dessine un contour de toi Et je n'ai pas besoin De lumière pour ça
Les électrons libres Scintillent De n'être pas dans la ronde Ils s'évertuent à nous prouver Qu'on peut parfaitement être seul Et exister
Ta voix gonflée Par des sanglots retenus Bombe dans ta gorge A ton insu Tes paroles émergées Sur leur flot de tristesse Font dégorger De leur douleur l'ivresse
Et soudain, à l'intérieur D'abord picotement Une sourde douleur Comme un chavirement Comme une tristesse accumulée Au fond d'une barque Des sentiments inoubliés De ma mémoire débarquent Sur la berge de mes paupières mouillées...
Derrière moi nébuleuse Indistincte, flouée Une silhouette insidieuse Comme une arrière pensée Pas à pas, masquée J'avance enténébrée Je souffle et je dévoile En dessous l'immense toile Devant moi s'élève Une silhouette éclaircie Je distingue moi même......
Le géant avance du mieux qu'il peut Dans ses bottes de sept lieues Puis le petit poucet lui dame le pion A reculons Qui des deux l'emportera? La bataille fait rage... En toi
L'épine vénéneuse Diabolique, dangereuse Darde entre les mots Machiavélisme nouveau Perfidie noire et concept Bien peu correct D'une humanité l'usant Bien trop souvent
L'enfant inachevé Deviendra adulte Aux ressources inépuisées Comme un torrent qui recule D'aval en amont L'enfant inachevé s'émule En cherchant son propre nom
Il n'a pas de rivaux Pas d'enceinte démesurée Il est juste beau Sans barbelé
La panthère glisse Elle s'éparpille et se faufile Elle s'allonge à tes côtés Plus rien ne compte Juste d'être là Elle se sent bien dans ta chaleur Et s'emmitouffle dans ton odeur Plus jamais elle ne bougera Car elle est grise De toi
A grandir de travers Que garde-t-on? Les neurones à l'envers En superposition Que reste-il D'une enfance sans âge? Comme un extrait de fleur Un peu de douleur En héritage
Des cernes autour de nous Des vides creusés et lourds S'étalent à nos pourtours Ils pèsent sur nos yeux Etirent nos paupières On pourrait fermer les yeux Mais on les garde ouverts Ignorant l'ignorance Les yeux écarquillés Saisis par la violence Et l'âme...
Tu viendras seulement N'apportant que toi Comme un entrebaillement... Un rai de joie Promesse furtive D'un futur incertain Puis viendra l'esquive Et ses sans lendemain
La charognarde De ses échardes Pique dans l'oignon De ton malheur Et se rehausse à tes dépends Elle qui végète sans saveur
En ces temps de grande disette Abominables facettes Du jeu de dés de l'humain Traits tirés, poches trouées Au bas d'épaules voutées Il semblerait qu'elle s'étend La grande famine De tous les temps A toutes nos tristes mines Et jusque dans nos tréfonds...
La créature humaine Sait si peu s'accoutumer Et sous vos yeux effarés Elle paraît si lointaine Elle avance comme sur une arête Equilibrant ses excédents Vous la regardez riant De la manière dont on rejette
Des pensées parasites Viennent se nourrir De mon imaginaire débordant Que je n'y prenne garde Et la quenouille habilement Se couvre de filasse Elle s'en empare vertement Et se pare d'angoisse
Mon amour est un incendie Incontrôlé, détalant Il se propage ainsi Puissamment Il se nourrit de ton air Résiste à toutes les eaux Ravageant les terres Implacable fléau Mon amour est un incendie Et tu en es le comburant De sa seule autonomie Il brûlera...
Immense mon chagrin Qui s'écoule sous ton pont Débordera sur tes trottoirs Envahira tes rues Et toi si exposé Dans ta zone inondable Tu nettoies, tu déblaies, Tout ce fatras de larmes
Le père Noël est diabétique Et peut-être un peu dépressif Quand il plonge son regard doux Dans les yeux voilés de cataracte De son vieux renne arthritique Lui trop lourd, trop gras, trop vieux Penche sur sa canne Il existe bel et bien Mais affaibli par...